Unlikely Entropy

Tuesday, January 24, 2006

Candidats imagés.

Mes chers lecteurs,

Lendemain des élections; Conservateurs minoritaires.

Whatever.

Le highlight de ma soirée d'hier fut un espèce de rire impossible à retenir quand, sur le site de CBC, mes yeux se sont posés sur la photo des candidats, dans la petite section "résultats".

Par la magie du HTML, voici:









Leurs expressions ne sont-elles pas mignones? Et représentatives?


"Aw, poor little Martin, how sad for you! I don't wanna be mean, but... Told ya!"




"Are you done yet? I wana go home..."




"J'ai comme une bizare d'impression qu'on est aussi dans 'a marde qu'avant...?"




"Mes chers amis canadiens, merci d'avoir élu mon parti au pouv... what? conservateur? ***mumbles***. Oh well, better luck next time, I guess. Il faut croire que vous êtes ben, à droite..."




Petit concours! Weeeeeee!


Il suffit de me faire parvenir en commentaire votre version des bubbles pour les photos d'élection ci-haut.

Bon mandat, chers Canayens!

Sunday, January 08, 2006

Crise

C’était devenu un problème. Au niveau productivité, je veux dire. Au niveau moral, esthétique, artistique, c’était… sublime, mais bon… coté travail c’était vraiment un problème. Baisse de production, distraction; j’étais dans la lune beaucoup trop souvent. Les oublis fréquents m’avaient valu le surnom de « tite-tête », au bureau. Mon manque d’attention aux réunions avaient rendu l’utilisation du magnétophone absolument nécessaire. J’avais cessé de fonctionner.

J’ai donc décidé de consulter mon médecin de famille. Batterie de test, ECG, EEG, CAT, prise de sang, test d’allergie, tension, circulation. Rien. Sauf pour un taux d’adrénaline un peu haut, tout était dans les normes.

« Stress », m’a-t-il dit.

Arrêt de travail pour deux semaines. Comprimés d’anti-dépresseur au besoin. Gélules de somnifères obligatoires. On désirait réguler mon système au milligramme et à l’heure. Le plan était parfait. Le résultat, lui, l’était moins.

Médecin. Regards désapprobateurs. Nouvelle prescription. Mon nouveau flacon d’anti-dépresseur porte maintenant la mention « Maximum 3 par jours », en rouge, ainsi qu’un gros « X » dans la case de renouvellement. J’en avais gobé plus du double par jour depuis 2 semaines.

« Vous aviez dit au besoin, docteur.

-Au besoin, certes! Mais quel genre de besoin justifie un tel abus?? »

Il me référa à un psychologue, qui lui-même me référa à un psychiatre. Ce dernier me garda sous observation pour quelques jours, changea mes anti-dépresseurs et me renvoya au psychologue. Je fus mis au repos complet, pour une période indéterminée avec rendez-vous chez le psychologue à tous les jeudis.

Ce manège ne servit qu’à me rendre encore plus dysfonctionnel.

J’ai donc décidé de me prendre en main. J’ai donc appelé mon médecin, mon psychologue, mon psychiatre, mon homéopathe, mon pharmacien, mon employeur. Je leur expliquai ma situation.

« Mes chers amis, c’est bien simple. Demain, je demanderai enfin à Meg, la jolie fille du bureau s’il elle veut bien aller souper. »

Ah, cette Meg, cette belle brune qui m’a tant fait d’effet, au point où j’en oubliais des choses. Cette éblouissante raison d’être dans la lune, d’être distrait, de manquer ultimement d’attention. Non… Pas manquer d’attention… Mais d’en avoir que pour elle, oui.

Friday, January 06, 2006

Le Moyen d'Amérique

Imaginez simplement pour un tout petit instant la personne moyenne. Non pas simplement l’étranger typique sans vie, sans contenu, le genre de mannequin immobile qui remplit les restos dans les films ou les estrades dans les games de hockeys à la télé. Pas « le travailleur moyen », l’ « auditeur moyen » ou le « conducteur moyen », ces genres d’unités artificielles qui servent à donner un nom à un groupe cible.

Non…

Je parle du vrai moyen. Le grand tarla avec les oreilles décollées qui fume en tankant son char. Le gros poilu qui arrose son asphalte le dimanche après-midi. La vielle folle qui te coupe au stop 3 coins quand c’est toi qui a la priorité. L’incontournable cancre qui garoche allègrement son sac de McDo par la vitre de son SUV et qu’on retrouve ensuite en train de chialer que Fraser Papers pollue. Le redneck, le hick, l’épais, l’imbécile… Le gosseux qui paye avec une poignée de ti-change pour son esti de 6-pack de Laurentide quotidien qu’il écoule religieusement dans son gossier qui accouche toujours au mauvais moment d’un fort rire presque aussi disgracieux que sa lacune en dentition.

Bon. Maintenant que vous avez votre mongol préféré bien en tête, votre « Moyen » par excellence, imaginez-vous donc que statistiquement, la moitié de la population mondiale est de moindre qualité que cet individu.



Faites-moi donc le plaisir de garder cette image en tête, laissez la mûrir, se concentrer, compoter, réduire, distiller, macérer, faites-en un sirop bien, bien épais… Et je vous retrouverai dans mon prochain billet, où nous le verseront quelque part…

D’ici là, s.v.p., ne soyez pas l’épais de quelqu'un d’autre.

Thursday, January 05, 2006

Silence, on tourne.... pu!

Il fut porté à mon attention hier qu'aucun suivi n'avait été fait en rapport avec le billet "J'offre du silence", et que certaines personnes attendaient avec impatience la fin de ce pélérinage pour m'adresser la parole. J'ai trouvé ça incroyablement cute, hihihi.

Donc, pour vous, chers insécures, timides et simples personnes cherchant une bonne excuse pour ne pas m'adresser la parole, voici mon rapport non-officiel de l'expérience muette.

L'indiscipline

Dieu, que j'ai dérogé à mon voeux... Ce fut un massacre sanglant de toutes les belles convictions étallées sur ce blog. Du bla bla, j'en ai fait jusqu'à l'écoeurement, jusqu'à en oublier que j'étais sous serment. Cette partie de mon voeux, donc s'est avérée, hum, comment dire, kapüt.

La crainte

Je dois demander pardons à mes quelques lecteurs de les avoir plongés avec moi dans mon inconfort qui se devait personnel. Certains l'ont pris comme une critique de leur validité en contenu, et d'autre, malgré qu'ils soient plus qu'interressants se sentaient inadéquats à chaque fois qu'ils leurs prenaient une folie de me jaser.

Par la loi mystique du retour, le boomerang m'est revenu sur la margoulette en me privant des adorables mots de ces gens. Donc, je mets officiellement fin à mon serment d'allégeance à l'asonorité.

Le nectar

Il ne faut cependant pas croire que l'expérience ne fut que négative. Au contraire! Malgré les relâchements occasionnels, je crois avoir réussi à retirer de cette aventure une certaine capacité de tri de mes énoncés, surtout au niveau opinion. Je suis encore le chapeau de magicien d'où sort les plus épaisses épaisseries, mais seulement par souci de drolitude(drolité? drolage? Drolation!). Mes opinions sont plus pesées, moins spontanées et, je l'espère, sonnent moins comme du jasage de perron de messe. Finalement, je crois faire beaucoup moins de gaspille de mots pour des futilités sans nom, et du même coup, maximise la porté des mots que je veux percutants.

Appel au lecteur

Mes chers 2 lecteurs, je vous interpelle à ce moment-ci de notre relation plutôt unilatérale pour vous convoquer à un petit exercise du même genre que le mien, mais très dilué et plusieurs fois distillé. Je vous invite cordialement à porter une attention particulière à votre utlisation des mots et à leur impact autour de vous. il est facile de figurer de pas envoyer promenner le prof de Philo, mais de s'empêcher de mettre du vent dans les voiles de mythes courants, de modes de pensés sur-mesure pour les masses ou d'attiser le trip général de chialage avec lequel la population gâtée des pays industrialisés semble aux prises, ben ca, c'est plus dure à faire. En résumé, faites donc pas avancés des idées qui rendent "la personne moyenne" si moyenne... (Note to self: idée à dévelloper dans un prochain blog.)

Je vous souhaite un bon tri et semi-silence!

Monday, January 02, 2006

Je t'embrasse

C'est à cette heure follement tardive, avec comme seul éclairage l'écran de ma plume providentielle, une playlist de Led Zepplin sur iTunes et les restants de réflexion que m'a apporté Almost Famous que j'ai décidé de gaspiller quelques mots. Ne serait-ce que pour les échanger contre un peu de satisfaction...

Je ne parlerai pas de la nouvelle année, ni des résolutions. Je ne jaserai pas d'espoir pour 2006 ni de mon rêve fou d'être avant 2007 un somebody. Non...

J'ai plutôt envi de jaser de becs. Oui oui, de becs!

Mystique amalgame d'orifices corporels sans lien apparent avec le désir...

La bouche

La bouche est avant tout un orifice servant à ingurgiter notre bouffe. On y fout bien tout ce qui pourrait nous soutenir quelques heures encore avant un repas valide. Merde, y'a même des gens qui y mettent du McDo... Ok, assez de divagation politique.

La bouche, sauf pour le sens bitter-sweet qui nous permets de goûter, n'a rien d'intrinsèquement désirable. Pour le mettre au pire, c'est l'orifice humide munis de fragments d'os émaillés qui se retrouve à l'autre bout d'un tube complexe qui transforme de la nourriture en merde. C'est à l'anus ce que le Yin est au Yang, sauf que nous sommes heureux qu'il n'y ait pas un peu de Yin dans le Yang et vice-versa dans ce cas ci. Heureux celui qui décida jadis que les papilles gustatives étaient réservées à la bouche... et qui décida de passer un peu plus de temps à l'élaboration de cette partie du visage qu'à son contrepartit qui ne fut munis que d'une paire de sphinctères... Ce qui le limite au sens phonatoire à un "pffff" assez flasque.

Le goût

Bénédiction du gastronome et malédiction du concurent de Fear Factor, ces papilles affriolantes qui nous jasent, nous poétisent les charmes du chocolat et ses vingt-quelques maitresses sucrées ou nous crient à mort que le gateau McCain est devenu un creuset cuvatoire pour une colonie de moisissures nocives.

Le goût, ma foi, est peut-être la clef du plaisir que nous avons à nous embrasser. Il implique une certaine satisfaction, un désir, une jouissance d'un sens qui naît dans la bouche. Cependant, cette narration sensuelle semble axée sur la consommation de nourriture et non le bec. Vérifions.

Nous avons tous eu et donné des becs goûteux. Becs sucrés, becs amers, becs alcoolisés, becs de fumeurs, becs du matin, becs au chocolat, becs ayant passés par des endroit que j'ai pas besoin de mentionner... Mais à la base, un bec, même si la tendance semble à la mode menthe/cannelle, est insipide. Il ne goûte rien. La salive est neutre, sans goût. Alors sans cet heureux ajout, en quoi un bec est-il désirable? Il faudra chercher autre part....


Cuz it's damn good


Alors pourquoi unir cet ouverture essentiellement digestive à une autre pour échanger des fluides enzymatiques basiques? Parceque c'est crissement bon de le faire...

C'est tout ce qui entoure le bec qui le rends si désirable... C'est le regard d'approbation, l'effleurement de la joue avec la main, l'approche maladroite, l'anticipation du contact, la promiscuité des corps qui se donnent, les yeux qui se ferment, l'incroyable sensation de chaleur, de douceur, de mouillé qui active les innombrables terminaisons nerveuse qui s'arrachent le moindre Newton de pression, friction, pincement, enlacement disponible dans la danse à laquelle se livrent ces lèvres avec une dextérité à la fois consciente de volonté et inconsciente de désirs incontrôlables.

Dans ce délir sensuel, la bouche n'est plus qu'un organe vital, mais un instrument de musique, un pinceau d'artiste. Et en duo, se dessinent les croquis les plus exquis qui furent donnés à l'humanité de vivre...

J'ai passé les premières minutes de l'année 2006 à valser libertinement avec des lèvres douces, des lèvres généreuses, des lèvres amicales, des lèvres désireuses, des lèvres interdites, des lèvres inateignables en d'autres circonstances.

...Et à ce moment, la raison pour laquelle l'humanité s'embrasse était très claire.