Unlikely Entropy

Sunday, January 08, 2006

Crise

C’était devenu un problème. Au niveau productivité, je veux dire. Au niveau moral, esthétique, artistique, c’était… sublime, mais bon… coté travail c’était vraiment un problème. Baisse de production, distraction; j’étais dans la lune beaucoup trop souvent. Les oublis fréquents m’avaient valu le surnom de « tite-tête », au bureau. Mon manque d’attention aux réunions avaient rendu l’utilisation du magnétophone absolument nécessaire. J’avais cessé de fonctionner.

J’ai donc décidé de consulter mon médecin de famille. Batterie de test, ECG, EEG, CAT, prise de sang, test d’allergie, tension, circulation. Rien. Sauf pour un taux d’adrénaline un peu haut, tout était dans les normes.

« Stress », m’a-t-il dit.

Arrêt de travail pour deux semaines. Comprimés d’anti-dépresseur au besoin. Gélules de somnifères obligatoires. On désirait réguler mon système au milligramme et à l’heure. Le plan était parfait. Le résultat, lui, l’était moins.

Médecin. Regards désapprobateurs. Nouvelle prescription. Mon nouveau flacon d’anti-dépresseur porte maintenant la mention « Maximum 3 par jours », en rouge, ainsi qu’un gros « X » dans la case de renouvellement. J’en avais gobé plus du double par jour depuis 2 semaines.

« Vous aviez dit au besoin, docteur.

-Au besoin, certes! Mais quel genre de besoin justifie un tel abus?? »

Il me référa à un psychologue, qui lui-même me référa à un psychiatre. Ce dernier me garda sous observation pour quelques jours, changea mes anti-dépresseurs et me renvoya au psychologue. Je fus mis au repos complet, pour une période indéterminée avec rendez-vous chez le psychologue à tous les jeudis.

Ce manège ne servit qu’à me rendre encore plus dysfonctionnel.

J’ai donc décidé de me prendre en main. J’ai donc appelé mon médecin, mon psychologue, mon psychiatre, mon homéopathe, mon pharmacien, mon employeur. Je leur expliquai ma situation.

« Mes chers amis, c’est bien simple. Demain, je demanderai enfin à Meg, la jolie fille du bureau s’il elle veut bien aller souper. »

Ah, cette Meg, cette belle brune qui m’a tant fait d’effet, au point où j’en oubliais des choses. Cette éblouissante raison d’être dans la lune, d’être distrait, de manquer ultimement d’attention. Non… Pas manquer d’attention… Mais d’en avoir que pour elle, oui.

1 Comments:

At 9/1/06 21:52, Anonymous Anonymous said...

nice

 

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