Je t'embrasse
C'est à cette heure follement tardive, avec comme seul éclairage l'écran de ma plume providentielle, une playlist de Led Zepplin sur iTunes et les restants de réflexion que m'a apporté Almost Famous que j'ai décidé de gaspiller quelques mots. Ne serait-ce que pour les échanger contre un peu de satisfaction...
Je ne parlerai pas de la nouvelle année, ni des résolutions. Je ne jaserai pas d'espoir pour 2006 ni de mon rêve fou d'être avant 2007 un somebody. Non...
J'ai plutôt envi de jaser de becs. Oui oui, de becs!
Mystique amalgame d'orifices corporels sans lien apparent avec le désir...
La bouche
La bouche est avant tout un orifice servant à ingurgiter notre bouffe. On y fout bien tout ce qui pourrait nous soutenir quelques heures encore avant un repas valide. Merde, y'a même des gens qui y mettent du McDo... Ok, assez de divagation politique.
La bouche, sauf pour le sens bitter-sweet qui nous permets de goûter, n'a rien d'intrinsèquement désirable. Pour le mettre au pire, c'est l'orifice humide munis de fragments d'os émaillés qui se retrouve à l'autre bout d'un tube complexe qui transforme de la nourriture en merde. C'est à l'anus ce que le Yin est au Yang, sauf que nous sommes heureux qu'il n'y ait pas un peu de Yin dans le Yang et vice-versa dans ce cas ci. Heureux celui qui décida jadis que les papilles gustatives étaient réservées à la bouche... et qui décida de passer un peu plus de temps à l'élaboration de cette partie du visage qu'à son contrepartit qui ne fut munis que d'une paire de sphinctères... Ce qui le limite au sens phonatoire à un "pffff" assez flasque.
Le goût
Bénédiction du gastronome et malédiction du concurent de Fear Factor, ces papilles affriolantes qui nous jasent, nous poétisent les charmes du chocolat et ses vingt-quelques maitresses sucrées ou nous crient à mort que le gateau McCain est devenu un creuset cuvatoire pour une colonie de moisissures nocives.
Le goût, ma foi, est peut-être la clef du plaisir que nous avons à nous embrasser. Il implique une certaine satisfaction, un désir, une jouissance d'un sens qui naît dans la bouche. Cependant, cette narration sensuelle semble axée sur la consommation de nourriture et non le bec. Vérifions.
Nous avons tous eu et donné des becs goûteux. Becs sucrés, becs amers, becs alcoolisés, becs de fumeurs, becs du matin, becs au chocolat, becs ayant passés par des endroit que j'ai pas besoin de mentionner... Mais à la base, un bec, même si la tendance semble à la mode menthe/cannelle, est insipide. Il ne goûte rien. La salive est neutre, sans goût. Alors sans cet heureux ajout, en quoi un bec est-il désirable? Il faudra chercher autre part....
Cuz it's damn good
Alors pourquoi unir cet ouverture essentiellement digestive à une autre pour échanger des fluides enzymatiques basiques? Parceque c'est crissement bon de le faire...
C'est tout ce qui entoure le bec qui le rends si désirable... C'est le regard d'approbation, l'effleurement de la joue avec la main, l'approche maladroite, l'anticipation du contact, la promiscuité des corps qui se donnent, les yeux qui se ferment, l'incroyable sensation de chaleur, de douceur, de mouillé qui active les innombrables terminaisons nerveuse qui s'arrachent le moindre Newton de pression, friction, pincement, enlacement disponible dans la danse à laquelle se livrent ces lèvres avec une dextérité à la fois consciente de volonté et inconsciente de désirs incontrôlables.
Dans ce délir sensuel, la bouche n'est plus qu'un organe vital, mais un instrument de musique, un pinceau d'artiste. Et en duo, se dessinent les croquis les plus exquis qui furent donnés à l'humanité de vivre...
J'ai passé les premières minutes de l'année 2006 à valser libertinement avec des lèvres douces, des lèvres généreuses, des lèvres amicales, des lèvres désireuses, des lèvres interdites, des lèvres inateignables en d'autres circonstances.
...Et à ce moment, la raison pour laquelle l'humanité s'embrasse était très claire.
1 Comments:
die Kunst der Verführung
küssen
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